L’ouverture des jeux de Paris

Durant les dix jours qui suivirent, Ro’shy et Ida explorèrent en profondeur le bâtiment abandonné. Leur fouille méticuleuse leur permit de mettre la main sur quelques fléchettes et quelques canettes de soda, qu’ils burent sur place pour étancher leur soif. Plus étrange, ils trouvèrent un objet coloré, long et spongieux, dont l’usage leur restait inconnu. Poussés par leur instinct d’explorateurs, ils s’aventurèrent dans un autre édifice où ils mirent la main sur des munitions, de l’alcool et un stock de pilules d’avant-guerre, vestiges d’un temps révolu. Ro’shy, quant à lui, utilisa des champignons radioactifs pour confectionner des médicaments anti-radiations, renforçant ainsi leur arsenal de survie.

Pendant ce temps, Spike, toujours aussi pragmatique, s’attela à la fabrication de munitions à partir du salpêtre récolté par ses esclaves. Afin d’entretenir leur loyauté, il acheta de la nourriture en ville et organisa chaque soir un festin au sein de l’usine : alcool, musique et plaisirs divers venaient récompenser le dur labeur de ses hommes et femmes.

Grabu et Spike ne se contentèrent pas de nourrir leur petite armée : ils entraînèrent plusieurs esclaves au combat, maniant aussi bien les armes à feu que les armes de mêlée. Au fil des jours, certains trouvèrent en Grabu un guide spirituel et commencèrent à vénérer la déesse Mayila, embrassant ainsi un nouveau dogme au sein de cette société en reconstruction.

Pendant que les autres vaquaient à leurs occupations, Pashtarot se concentrait sur sa mission, déterminé à la mener à bien. Ses investigations lui permirent d’apprendre que ses cibles complotaient un coup d’État contre le maire Joseph. Il chercha Ro’shy et, sans poser de questions, ce dernier lui fournit du poison. Toutefois, il garda ses intentions secrètes, prétextant que parler mettrait tout le monde en danger.

Bien décidé à frapper en premier, Pashtarot tenta d’empoisonner Joz, l’une des conspirateurs. Mais le poison ne fit aucun effet. Découvert, il n’eut d’autre choix que d’engager le combat. Joz invoqua un imposant golem d’acier, mais Pashtarot, vif et agile, esquiva les assauts mécaniques et se rua sur son adversaire, lui assénant plusieurs coups de machette. Son expertise martiale fit la différence : Joz s’effondra sous les coups précis et implacables. Sans perdre de temps, Pashtarot entailla minutieusement la poitrine du cadavre pour en extraire un petit appareil niché près du cœur. Lorsqu’il releva la tête, il se rendit compte que la foule avait pris la fuite, terrifiée. Il ne s’attarda pas et partit à la recherche de sa seconde cible. Cependant, dans sa précipitation, la même technique ne fonctionna pas avec la cible suivante, il inhalait trop de son propre poison. Ses forces l’abandonnèrent et il s’effondra, inconscient.

Pendant ce temps, l’événement tant attendu débuta : l’inauguration des Grands Jeux de Paris. La ville entière fut conviée à ce spectacle sans précédent. Ro’shy, Ida, Grabu et Spike prirent place dans les gradins d’une gigantesque arène, construite à même l’un des cratères vides. Des milliers de personnes affluaient, et les marchands proposaient des mets locaux, parmi lesquels des brochettes de cloportes. Ro’shy et Ida en goûtèrent une, mais le goût et la cuisson laissaient à désirer.

Le maire Joseph apparut, ouvrant officiellement les festivités par un discours solennel. Il annonça que ces jeux deviendraient un rendez-vous mensuel et encouragea la foule à profiter des paris et des combats à venir. Les premiers affrontements débutèrent sous les acclamations déchaînées du public.

Mais tandis que la ville célébrait dans l’excitation et la liesse, Pashtarot reprenait lentement conscience… enfermé dans une cage, au fond d’une cave obscure. Autour de lui, des murs de pierre froide. À l’extérieur, le rugissement de la foule en liesse lui parvenait, distant mais oppressant.