Motus et bouche cousue

Grabu porte Pash’tarrot sur son dos, mais la fatigue le gagne rapidement. Ro’shy, voyant l’état de leur compagnon, canalise un sort de vie pour extraire le poison de son organisme. Peu à peu, Pash’tarrot reprend conscience, encore groggy mais capable de marcher. Ensemble, ils reprennent la route vers le hangar, leur abri temporaire. Là, Spike et Ro’shy entreprennent de suturer les plaies de Pash’tarrot avec les moyens du bord, improvisant un poste médical de fortune.

Alors qu’ils s’affairent, une silhouette émerge de l’ombre et les hèle. Un messager leur tend une lettre scellée portant l’emblème du baron Esdel. Son contenu est sans équivoque : il exige que Pash’tarrot lui soit livré. Les trois compagnons s’échangent des regards avant d’ignorer ostensiblement la missive. Grabu s’éloigne pour prier, cherchant la sérénité dans sa foi, tandis que Spike se plonge dans la fabrication de capsules. Ro’shy, lui, poursuit ses expérimentations en cultivant des champignons et tente même d’en greffer un sur son propre crâne, qu’il dissimule ensuite sous un turban.

Le matin suivant, Ro’shy affine ses recherches en produisant une poudre venimeuse issue de ses champignons. Fidèle à ses habitudes, il trempe ses mains dans la mixture, mais cette fois, les effets sont bien plus violents qu’il ne l’avait anticipé : des hallucinations le submergent. Pris dans un tourbillon de visions délirantes, il n’a d’autre choix que de se retirer pour attendre que la crise passe. Pendant ce temps, Grabu poursuit son entraînement matinal après sa prière, et Spike se concentre sur l’amélioration d’un fusil sniper équipé d’un chargeur à auto-recharge. De son côté, Pash’tarrot se repose, et Ida, avide de découvertes, part explorer les environs.

Lors de son errance, Ida découvre une imposante structure, deux cylindres jumeaux s’élevant vers le ciel. Intriguée, elle s’aventure à l’intérieur, où elle est accueillie par la douce lueur de lucioles colorées et une végétation étrangement prospère. Troublée par cette oasis de vie, elle retourne chercher Ro’shy, qui l’accompagne afin de collecter quelques champignons. Ensemble, ils explorent les lieux jusqu’à découvrir une lourde porte verrouillée par une valve circulaire. Ro’shy, méfiant, l’entrouvre pour jeter un œil, mais l’obscurité régnant à l’intérieur le pousse à refermer précipitamment l’accès avant de faire demi-tour.

En fin de journée, un Thog les interpelle à nouveau. Cette fois, il porte un message plus explicite : une délégation est arrivée et demande audience au sujet de Pash’tarrot. Grabu, méfiant, effleure les pensées de l’émissaire avec sa magie de l’esprit. Il découvre un homme terrifié, un simple mercenaire exécutant des ordres sans véritable conviction.

Lorsqu’ils se rendent à la rencontre des émissaires, ils découvrent un quatuor disparate : un élémentaire armé d’une dague, un humain ne portant aucune arme apparente, un Adrulen tenant une lourde masse et un Salbek, Pakker, équipé d’un magnum. Ce dernier s’adresse à eux avec calme et autorité, réitérant la demande de leur supérieur : Pash’tarrot doit leur être remis. Grabu acquiesce, déclarant vouloir en discuter avec l’intéressé. Spike, plus prudent, se place en embuscade, son sniper prêt à tirer au moindre signe de danger.

Pash’tarrot n’apprécie guère la situation, mais il accepte à contrecœur. Lorsqu’il arrive au point de rendez-vous avec Grabu, la délégation semble avoir disparu. Seul le Thog reste sur place. Puis, comme des ombres surgissant de nulle part, les émissaires se dévoilent un à un. Ils étaient restés dissimulés, évitant de se montrer à découvert. Pash’tarrot s’approche, résigné, mais avant qu’ils ne partent, Grabu tente une nouvelle incursion dans l’esprit de Pakker. Ce qu’il y découvre le trouble profondément : un passé marqué par la torture et une douleur indicible. Pris au dépourvu, Grabu ne peut retenir un frisson. Pakker se retourne, l’observant d’un regard froid.

« Qu’as-tu vu ? » demande-t-il d’un ton menaçant.

Grabu, hésitant, finit par avouer ce qu’il a perçu. Le Salbek semble vaciller un instant, mais il se reprend et juge que cette révélation est sans importance. Il tourne les talons et s’éloigne avec sa délégation, emmenant Pash’tarrot avec lui. Grabu et Spike regagnent le hangar en silence, leur esprit troublé par cette rencontre.

Lorsque Pash’tarrot atteint le repaire de ses ravisseurs, il est conduit dans une pièce sombre. Face à lui, une silhouette féminine se détache dans la pénombre : Estyn, une élémentaire dont le visage est lacéré de cicatrices profondes. Une table métallique trône au centre de la pièce, sa surface froide et lisse trahissant sa fonction sinistre. Dès qu’il la voit, Pash’tarrot comprend et panique. Il tente une fuite désespérée, mais quelque chose entrave ses mouvements : sa propre ombre semble l’agripper, s’enroulant autour de ses poignets et de ses chevilles. Malgré tout, il lutte et parvient à se hisser jusqu’à la porte. Lorsqu’il l’ouvre, il tombe nez à nez avec l’Adrulen et l’élémentaire qui montaient la garde. Son ultime espoir s’effondre.

Se résignant, il relâche son corps, se laissant emporter par la force obscure qui le cloue au sol. Estyn s’approche lentement, observant sa proie. Pash’tarrot tente une dernière attaque désespérée, brandissant sa machette dans l’espoir d’infliger un coup fatal. Mais avant que la lame ne touche sa cible, Estyn lève un bras, et une arme sombre et informe se matérialise, bloquant l’attaque. En un instant, elle le désarme et le domine.

Soudain, un échange inattendu s’amorce. Pash’tarrot, cherchant à sauver sa peau, propose un marché : des drogues en échange d’informations ou d’un traitement plus clément. Estyn semble intéressée et, dans un geste inattendu, lui administre une dose de rad-away, un remède contre les radiations. Mais ce cadeau n’est qu’un prélude à ce qui l’attend. Un liquide sombre et épais lui est injecté : un concentré de lianes mutantes qui le plonge dans un état semi-conscient. Tandis qu’il perd peu à peu le contrôle de son corps, il sent qu’on place un maintien dans sa bouche. Devant lui, Estyn approche lentement un grand ciseau brillant, le positionnant dangereusement près de sa langue…