Les déboires de Pash-tarrot
Pashtarrot attend patiemment toute la journée, dissimulé dans l’ombre, espérant apercevoir ses voleurs retourner à leur cachette. Mais le temps s’écoule en vain. Le lendemain, il se résigne à prendre un repas au bar de Nesso, accompagné d’une chambre pour la nuit. L’aubergiste, un homme au sourire entendu, lui confie une mission simple en apparence : livrer une boîte au chef ingénieur Kontas.
Lorsqu’il tend le colis au destinataire, Pashtarrot ne peut s’empêcher de noter l’expression de dégoût qui traverse le visage du vieil homme en ouvrant la boîte. Curieux mais pragmatique, il saisit l’occasion pour marchander des informations. Il échange quelques capsules contre ce qu’il croit être un tuyau fiable sur l’endroit où se trouve son épée. Hélas, il ne tarde pas à réaliser qu’il a été dupé. C’est alors qu’un écho lointain résonne sur la surface de l’eau : un rire dément, porté par la brise marine. Intrigué, il lève les yeux et aperçoit un navire pirate se profilant dans la baie, voguant avec une arrogance déconcertante vers le ponton.
Pashtarrot se dissimule pour observer la scène. Une bande de forbans débarque dans un tumulte joyeux et prend d’assaut le bar de Nesso, transformant l’endroit en un véritable repaire de flibustiers. Voyant une opportunité, Pashtarrot se fraye un chemin jusqu’à la table du capitaine, un homme au regard aussi perçant que malveillant. Il lui livre toutes les informations qu’il possède sur Diane, obtenant ainsi une place temporaire à bord. Le capitaine, amusé, lui assure qu’il retrouvera son épée.
Au petit matin, fidèle à sa parole, le capitaine lui rend la lame, non sans un commentaire sinistre sur la Thog qui l’avait dérobée, la qualifiant de « peu goûteuse ». Une réflexion qui fait frissonner Pashtarrot : les rumeurs sur le cannibalisme des pirates n’ont peut-être rien d’une légende.
Embarqué de force dans cette aventure maritime, Pashtarrot fait la connaissance de Syrin, un jeune mousse élémentaire qui l’aide à accomplir ses tâches ingrates. Malheureusement, le roulis du navire a raison de lui. Pris d’un violent mal de mer, il passe l’après-midi à vomir par-dessus bord. Le soir venu, il peine à avaler quoi que ce soit et se sent de plus en plus faible. Le lendemain, alors qu’il tente de se remettre au travail, il s’effondre, inconscient.
Quand il reprend connaissance, c’est sur une plage inconnue. Déboussolé, affamé et déshydraté, il commence à explorer les environs. Une ville en ruine s’étale devant lui, mais elle est aussi vide que désolée. N’ayant d’autre choix, il boit l’eau trouble d’une flaque et finit par affronter un Mut-cafard, une abomination chitineuse qu’il parvient à occire. Sans autre source de nourriture, il déchire la chair de la créature et s’en nourrit désespérément.
Lorsqu’il quitte la ville fantôme, il aperçoit enfin un signe de civilisation : une ferme isolée sur la route. Le fermier qui l’accueille se montre méfiant, mais après quelques échanges, il lui offre soins et repas contre des capsules ou du matériel. En guise de remerciement, il lui propose une mission : livrer une lettre à Paris.
Ainsi, le destin de Pashtarrot bascule une nouvelle fois, emporté par un courant de hasards et de dangers, toujours en quête de survie et de nouveaux horizons.